INTERVIEWLA UNE

“Au Mali, le secteur des assurances souffre de la faible industrialisation du pays” Adama DIALLO, Directeur Général de la SONAVIE

Nommé il y a deux ans aux fonctions de Directeur Général de la SONAVIE, Adama DIALLO s’est vite attelé à redorer le blason d’un assureur au potentiel de développement encore sous exploité. Le diplômé de l’Institut International des Assurances de Yaoundé (IIA) a élaboré un ambitieux Plan Stratégique de Développement visant à fournir plus de couvertures d’assurance vie à la population malienne. C’est d’ailleurs, un des objectifs majeurs de la stratégie globale du groupe GAMMA, actionnaire de référence de la SONAVIE. L’autre objectif affiché est celui d’assurer une expansion régionale, en vue de devenir un acteur important de la zone CIMA.

Vous assurez la Direction Générale de la SONAVIE, pouvez-vous nous dire quelques mot sur l’entreprise ?

La création de la SONAVIE remonte à 1996, et ce fut avec cette vision claire et ambitieuse : « faire rentrer l’assurance vie dans les mœurs des maliens ».
Les solutions proposées par notre entreprise ont donc permis à de centaines de milliers de maliens d’accéder à des couvertures diversifiées : assurance retraite, assurance études des enfants, assurance prévoyance décès et invalidité, assurances des prêts bancaires, etc.
L’assurance vie revêt une importance capitale pour la sécurité financière et sociale de nos populations et pour le dynamisme de notre économie. C’est dans ce sens que notre mission est de « participer à la création d’une société malienne résiliente en offrant une couverture d’assurance vie à tous ». Pour y arriver, la SONAVIE met un point d’honneur au respect de ses valeurs cardinales, à savoir : rigueur et transparence.

On parle beaucoup de digitalisation dans le secteur bancaire mais aussi dans celui de l’assurance. Quel regard portez-vous sur cette nouvelle donne ?

La transformation numérique est en cours dans le secteur de l’assurance, bouleversant radicalement la façon dont les entreprises interagissent avec leurs clients et fournissent leurs services.
En effet, les assureurs sont en train de passer de l’assurance traditionnelle, qui met l’accent sur les produits d’assurance par secteur d’activité unique, à l’assurance digitale, en mettant l’accent sur les besoins des assurés individuels.
Traditionnellement, quand vous tombez malade, quand vous avez un accident, quand quelque chose arrive à votre maison ou vos biens, ou quand quelqu’un décède, les assureurs paient.
Mais la technologie moderne permet aujourd’hui un changement complet, permettant de prévoir et d’influencer chaque risque. L’accent est maintenant mis sur comment vous aider à vivre plus longtemps, à conduire plus prudemment et à sécuriser votre maison, autrement dit, l’assurance évolue vers « plus de prévention ».

Comment, selon vous, faire en sorte que, pour les populations africaines, le fait de s’assurer devient un réflexe volontaire et non une contrainte ?

Pour augmenter la pénétration de l’assurance en Afrique, il conviendrait d’arrêter de répliquer des modèles d’assurance importés, et de mettre les assurés au centre de toutes les décisions et actions des entreprises d’assurance africaines.
L’objectif étant de répondre de manière satisfaisante aux besoins et aux attentes des assurés africains tout au long de leur expérience avec le secteur des assurances.
Dans cette approche, il est essentiel de comprendre les particularités et les spécificités des populations africaines.
Cela peut inclure des facteurs tels que les types de dommages courants, les risques auxquels ils sont confrontés, les lois et réglementations en vigueur dans les Pays, ainsi que les attentes et les préférences propres à cette clientèle.

L’Assurance-vie n’a pas connu au Mali le développement attendu. Quelles en sont, selon vous, les principales raisons ?

Au Mali comme ailleurs en Afrique, il y a généralement une inadéquation entre l’offre d’assurance et les besoins de la population cible.
Les assureurs doivent fournir des efforts dans la compréhension des besoins et attentes de leurs clientèles.
Au-delà de ces insuffisances propres au secteur des assurances, il y a le développement de l’économie malien en général.
L’assurance étant un produit secondaire, autrement dit, qui accompagne presque toujours un produit principal, c’est par ce que j’ai une voiture que je m’assure, c’est par ce que je mène une activité industrielle que j’assure mon usine…
En somme, le secteur des assurances au Mali souffre de la faible industrialisation du pays.

Pour revenir à la SONAVIE, quels sont les axes prioritaires que vous comptez mener durant votre mandat à la tête de l’entreprise ?

Je place mon mandat à la SONAVIE sur deux axes prioritaires, la transformation organisationnelle de la société, pour mettre le client au cœur de nos préoccupations et la transformation digitale de nos processus pour une meilleure prise en charge de nos assurés.

Propos recueillis par A.C DIALLO – ©Magazine BUSINESS AFRICA

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