Radiance Immobilier veut redéfinir l’expérience immobilière en Côte d’ivoire et en Afrique
Carine HAIDARA est une professionnelle dans le domaine de l’immobilier haut de gamme en Côte d’Ivoire. Avec plus d’une décennie d’expérience à des postes de direction, elle a gravi les échelons pour devenir une figure de proue dans le secteur.
Fondatrice et Directrice Générale de Radiance Immobilier depuis octobre 2023, Mme HAIDARA pilote cette agence immobilière réputée pour son approche innovante et son engagement envers un service client d’excellence.
Pourquoi avoir créé Radiance Immobilier et quelles en sont les principales activités ?
Radiance Immobilier a été créée afin de répondre aux besoins spécifiques et aux aspirations des clients les plus exigeants dans le secteur immobilier en Côte d’Ivoire.
Nous proposons une approche innovante et centrée sur le client qui répond à une lacune constatée sur le marché en matière de services immobiliers de qualité.
Radiance Immobilier se positionne comme une agence capable de comprendre et de satisfaire les attentes élevées des clients en quête de biens immobiliers de Prestige, qu’il s’agisse de logements, de projets résidentiels de luxe, ou d’investissements immobiliers.
Les activités de Radiance Immobilier sont la location, la vente, la gestion, le courtage Immobilier et l’externalisation Commerciale.
Nous offrons également des services de design d’intérieurs, de rénovations et de Conseils.
De votre expérience du secteur immobilier en Afrique, quelle appréciation générale en tirez-vous ?
L’immobilier en Afrique est un secteur en pleine croissance, mais il présente des contrastes notables entre les différentes régions et pays.
Dans les grandes villes comme Lagos, Nairobi, Abidjan ou Johannesburg, l’urbanisation est rapide. La demande en logement, en bureaux et en infrastructures commerciales est en hausse.
Cette demande est souvent alimentée par la croissance démographique et l’essor d’une classe moyenne émergente. Toutefois, il y a une disparité entre les zones urbaines et rurales, avec de nombreuses régions rurales encore sous-développées en termes d’infrastructures et d’accès à des logements de qualité.
Des défis structurels sont à relever :
• Accès au financement : L’accès au crédit immobilier est souvent limité en raison des taux d’intérêt élevés, des critères d’éligibilité stricts et d’une faible pénétration des services bancaires formels dans certaines régions. Cela freine la capacité des citoyens à devenir propriétaires.
• Manque de réglementation adéquate : La transparence et la réglementation du secteur immobilier restent insuffisantes dans certains pays. Les litiges fonciers, les incertitudes sur les titres de propriété et la corruption sont des obstacles fréquents.
Malgré ces défis, l’Afrique a un fort potentiel pour intégrer des solutions de développement durable dans l’immobilier. La construction verte, l’utilisation de technologies pour des bâtiments à haute efficacité énergétique et l’intégration des énergies renouvelables commencent à prendre racine, notamment dans des pays comme le Maroc et l’Afrique du Sud.
Par ailleurs, on note que les investissements étrangers, notamment en provenance de la Chine, des États du Golfe et d’Europe, ont contribué à dynamiser le secteur. Ils se concentrent sur des projets d’infrastructure, de complexes résidentiels de luxe et d’immobilier commercial.
Cependant, ces investissements sont souvent critiqués pour ne pas toujours répondre aux besoins des populations locales en termes de logements abordables.
En termes de perspectives futures, avec une population qui devrait doubler d’ici 2050, le besoin de logements et d’infrastructures en Afrique demeure immense. Les gouvernements devront relever des défis liés à l’urbanisation rapide tout en cherchant à intégrer des politiques de logement plus inclusives et durables.
De plus, le développement des smart cities et des projets innovants autour des technologies immobilières (PropTech) pourrait transformer la manière dont les Africains accèdent aux logements et aux services immobiliers.
En résumé, le secteur immobilier en Afrique est dynamique, mais il fait face à des défis considérables.
Les opportunités de croissance sont nombreuses, mais nécessitent une attention accrue aux infrastructures, à la réglementation et à l’inclusion sociale.
Entre l’immobilier résidentiel et celui des bureaux, lequel est-il rentable pour un investisseur ? Pourquoi ?
Investir dans l’immobilier en Afrique présente des opportunités tant dans le secteur résidentiel que dans celui des bureaux, mais chaque option a ses propres avantages et défis.
Entre l’immobilier résidentiel de standing et celui des bureaux, voici les principaux points à retenir :
L’immobilier résidentiel de standing offre des revenus locatifs stables et une appréciation à long terme, avec une demande croissante dans les villes en expansion.
Il nécessite un entretien coûteux et peut être sujet à une forte concurrence.
L’immobilier de bureaux est potentiellement plus rentable avec des loyers élevés et des baux plus longs.
Mais il est également plus vulnérable aux crises économiques, au télétravail, et avec un risque plus élevé de vacance locative.
Pour un investisseur cherchant une rentabilité stable et à long terme, l’immobilier résidentiel de standing est souvent plus attractif. Les bureaux, quant à eux, peuvent offrir une rentabilité élevée à court terme, mais avec plus de risques.
Le financement de l’immobilier demeure un obstacle pour les promoteurs. Pourquoi les banques rechignent-elles à financer ce secteur et comment inverser la tendance ?
Les banques africaines hésitent à financer le secteur immobilier pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la stabilité politique et monétaire est un facteur crucial.
L’absence de politiques d’aménagement du territoire cohérentes et la sécurité juridique des transactions, comme les titres fonciers, sont des préoccupations majeures.
De plus, le manque de transparence dans l’évaluation des biens immobiliers et la possibilité de bulles immobilières créent des incertitudes pour les banques.
Dans la zone UEMOA, bien que les besoins en crédits immobiliers soient importants, le volume des crédits a diminué en 2022, malgré des taux d’intérêt plus bas.
Cette baisse est attribuée à plusieurs facteurs, notamment l’inflation, qui réduit le pouvoir d’achat, et une bulle immobilière potentielle qui limite la demande de logements abordables.
En outre, la récente crise de liquidité, due à la hausse des taux directeurs par la banque centrale, a également réduit la capacité des banques à offrir des crédits à long terme.
à long terme.
Ainsi, les banques africaines sont confrontées à des défis structurels et économiques qui limitent leur engagement dans le financement du secteur immobilier.
Pour inverser la tendance de réticence des banques africaines à financer le secteur immobilier, plusieurs mesures peuvent être envisagées :
Renforcement des institutions de refinancement : La création d’institutions comme la Caisse Régionale de Refinancement Hypothécaire (CRRH-UEMOA) permet de lever des fonds à long terme pour refinancer les prêts immobiliers, rendant le crédit plus accessible et abordable pour les ménages à revenus modestes.
Amélioration de la sécurité juridique : Assurer la sécurité des transactions immobilières par la régularisation des titres fonciers et la mise en place de législations claires peut encourager les banques à prêter davantage.
Stabilité économique et politique : Une politique d’aménagement du territoire cohérente et des incitations à l’acquisition immobilière peuvent stimuler la confiance des banques.
Diversification des sources de financement : Encourager les investissements de la diaspora et des fonds immobiliers privés peut apporter des ressources supplémentaires pour le financement immobilier.
Innovation dans les produits financiers : Offrir des produits de crédit flexibles et adaptés aux besoins des différents segments de la population, comme le fait Attijariwafa Bank avec ses formules de financement souples.
Ces stratégies peuvent contribuer à accroître la confiance des banques dans le secteur immobilier et à améliorer l’accès au financement pour les projets immobiliers en Afrique.
Il y a également la question du foncier avec son lot de procédures litigieuses, observez-vous une amélioration dans ce domaine, notamment en Côte d’Ivoire ?
En Côte d’Ivoire, le foncier urbain fait l’objet de plusieurs initiatives visant à améliorer sa gestion et à réduire les conflits.
Modernisation et Digitalisation : Le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU) a lancé un projet de modernisation de l’administration foncière, en partenariat avec IGN FI, pour numériser et simplifier les procédures foncières urbaines.
Ce projet, financé à hauteur de 27 millions d’euros, vise à sécuriser les actes fonciers et à améliorer l’efficacité administrative, en commençant par le Grand Abidjan.
Réformes Législatives : Une réforme récente a introduit l’attestation de droit d’usage coutumier, visant à renforcer la sécurité des transactions foncières et à simplifier les démarches administratives. Cette attestation est désormais requise pour les transactions foncières, remplaçant les attestations coutumières antérieures.
Défis et Conflits : Malgré ces efforts, des problèmes persistent, notamment dans certaines zones où la pression foncière et l’urbanisation rapide entraînent des conflits et une gestion anarchique du foncier.
Ces initiatives montrent une volonté de moderniser le secteur foncier urbain.
Bien que des défis subsistent dans leur mise en œuvre, le marché ivoirien présente des opportunités intéressantes d’investissements, soutenues par des réformes et des initiatives visant à sécuriser les transactions foncières et à promouvoir un développement urbain durable.
Dernière question, quelle est votre vision pour Radiance Immobilier, en termes de perspectives ?
Notre vision pour Radiance Immobilière est de Redéfinir l’expérience immobilière en Côte d’ivoire et en Afrique.
Il s’agit de diversifier nos investissements en nous concentrant à la fois sur l’immobilier résidentiel de luxe et sur l’immobilier commercial.
Nous prévoyons adopter des pratiques éco-responsables et intégrer la technologie afin d’améliorer la gestion des propriétés. Cela nous permettra d’étendre nos activités en ciblant de nouveaux marchés émergents en Afrique.
Nous ambitionnons également de collaborer avec des partenaires locaux et internationaux afin d’élargir notre champ d’actions et attirer de nouveaux investissements.
Propos recueillis par A.C. DIALLO – ©Magazine BUSINESS AFRICA