ENTREPRISE

INOVIE fait le pari de l’investissement en Afrique

C’est ce qui ressort de l’entretien accordé au Magazine BUSINESS AFRICA par Dr Antoine VINCLAIR, fondateur et CEO d’INOVIE Africa. Selon lui, le Groupe entend poursuivre sa stratégie de développement sur le continent africain, avec des projets nationaux et régionaux. INTERVIEW

Quelle est votre appréciation de l’évolution du marché de la biologie médicale en Afrique ?

Concernant les pays où le groupe INOVIE est implanté, le diagnostic médical dans son ensemble est un marché encore fragmenté et en pleine croissance. La biologie médicale qui est directement impliquée dans 70% des diagnostics médicaux ne déroge pas à la règle.

 Quels sont, selon vous, les facteurs d’attractivité du marché de la biologie médicale en Afrique ?

Les facteurs d’attractivité sont la croissance démographique mais aussi un désir et un engagement  des pouvoirs publics d’améliorer l’offre de soins. Concrètement cela se traduit par des propositions de Partenariat Public Privé ou la mise en place de l’Assurance Maladie Universelle qui vont contribuer à renforcer cette croissance organique du secteur. De nombreux praticiens médecins ou pharmaciens biologistes ont étudié ou exercé en Europe avant de s’installer en Afrique, ils ont donc une vision globale et transversale du métier. Un vrai échange au sein du groupe peut s’instaurer.

Comment jugez-vous le cadre règlementaire des laboratoires d’analyses biomédicales en Afrique, est-il adapté ou y a t-il matière à engager des réformes ?

Il est vrai que la cadre réglementaire a été souvent construit sur un modèle existant de laboratoires indépendants de petite taille, il peut parfois ne pas être adapté à des projets nationaux voire régionaux, tels que souhaite porter le groupe INOVIE. Nous rencontrons cependant jusqu’à présent des pouvoirs publics ouverts au dialogue, à l’écoute des projets qui vont apporter une réelle valeur ajoutée à l’offre de soins au sein du pays.

Vous dirigez les activités africaines d’un grand groupe européen, comment appréciez-vous l’environnement concurrentiel, notamment avec les laboratoires locaux privés ou publics ?

Tout d’abord il y a de nombreux laboratoires privés et publics de qualité, qui travaillent le plus souvent de manière indépendante. L’objectif du groupe INOOVIE est d’essayer d’apporter localement une offre complémentaire différente et à haute valeur ajoutée, afin de travailler en réseau avec les acteurs locaux, pour qu’in fine le patient ait le meilleur soin possible au meilleur coût. INOVIE a fait le constat rapidement que trop d’analyses en Afrique sont exportées en Europe, ce qui pose plusieurs problèmes : le délai de rendu de résultats, pas toujours compatible avec l’état de santé du patient, la qualité avec des conditions pré-analytiques parfois non optimales, et bien entendu le prix impacté par ces coûts logistiques. Ces problématiques ont été renforcées par la pandémie Covid avec une volonté des états de souveraineté en matière de santé et particulièrement la protection des données de santé de sa population. Cette stratégie locale est pour le groupe, le principal élément différenciant vis-à-vis de ses concurrents le plus souvent européens, connus depuis longtemps en Afrique mais sur un autre modèle qui a fait son temps, selon nous. INOVIE depuis toujours, et c’est dans son ADN, s’appuie sur une politique de services de proximité, avec des professionnels de santé et des dirigeants locaux, qui connaissent parfaitement les problématiques parfois complexes et ancrés dans leur environnement. C’est le cas avec INOVIE Africa, composée de directeurs pays et de praticiens locaux.

Compte tenu des défis, notamment technologiques et financiers que connaît le secteur de la santé, êtes-vous de l’avis de ceux qui pensent qu’un mouvement de concentration est inévitable s’agissant des laboratoires d’analyses biomédicales ?

La première étape sera le travail en réseau avec la mise à disposition de véritables plateformes de diagnostic qui permettront de rendre les résultats localement plus rapidement, de manière standardisée et à coût abordable pour le patient, en cohérence avec la politique de santé des états. Peut-être qu’effectivement certains acteurs seront intéressés à l’idée de travailler en groupe. INOVIE doit proposer des solutions pour ce faire, notamment en terme d’accréditation.

Quelles sont les perspectives d’INOVIE Africa pour les dix prochaines années ?

Nous démarrons nos activités cette année sur 3 pays et ambitionnons de poursuivre cette stratégie de développement dans les 5 prochaines années avec des projets nationaux et régionaux.

INOVIE a fait le pari de l’investissement en Afrique et ce sont bien des projets à long terme que nous porterons via notre filiale africaine avec ambition et détermination tout en préservant les valeurs caractéristiques de nos professions médicales, le respect et l’éthique.

Propos recueillis par A.C. DIALLO – © Magazine BUSINESS AFRICA

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