PORTRAIT

Mamady KOITA, Vice-président en charge des crédits commerciaux – Bank Of America Merrill Lynch – New -York

Le rêve américain est l’idée selon laquelle n’importe quelle personne vivant aux États-Unis, par son travail, son courage et sa détermination, peut réussir. Selon cette théorie, le territoire américain offrirait une vie meilleure pour tous avec des opportunités pour chacun. Partant de rien, un simple citoyen lambda pourrait arriver à faire fortune aux Etats-Unis, le pays de tous les possibles. L’idée est de dire que peu importe la position sociale à laquelle on appartient ou le lieu dans lequel on est né, aux Etats-Unis, chacun peut atteindre le sommet s’il s’en donne les moyens.
Ce rêve américain, Mamady KOITA l’a vécu, lui qui quitta le Mali pour émigrer au pays de l’oncle Sam avec comme seul bagage son courage et sa détermination à réussir.
Aujourd’hui Vice-président, Gestionnaire de Portefeuille de Crédit-Souscripteur à Bank Of America Merrill Lynch-New-York, cet originaire de Yelimané, région de Kayes au Mali, ayant passé une bonne partie de son enfance à Nara, une région sahélienne du Mali, n’oublie cependant pas ses racines. Voici son histoire.

C’est un cursus classique que Mamady KOITA a suivi au Mali, jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. Il s’inscrit alors à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de son pays et y obtiendra son diplôme de maitrise en Administration publique. S’en suit une courte période à la SNK-BTP-SA, une entreprise de Bâtiment et Travaux Publics.
Il y officie comme Chef de Personnel et apprend les rudiments du métier: gestion du personnel, rédaction et suivi des contrats de travail, gestion des obligations de l’entreprise vis-à-vis de l’inspection du travail, du service des impôts, et des affaires économiques.
Cette première expérience, bien qu’intéressante ne satisfait pas totalement Mamady.
D’une part le boulot purement administratif n’est franchement pas sa tasse de thé. « Si cette première expérience me plaisait bien, cette dernière se résumait à rédiger les contrats et exécuter des tâches administratives rudimentaires… Je pense que ce qui me manquait, c’était un réel lien avec les clients, proposer des solutions innovatrices contribuant à la croissance financière des entreprises”
Par ailleurs, le jeune à des ambitions et surtout une idée fixe, celle de partir à l’étranger pour parfaire ses connaissances académiques.

D’abord une soif de connaissance

Pour atteindre son objectif, il constitue plusieurs dossiers qu’il adresse à différentes universités en France et aux États-Unis.
A son grand étonnement, aucune université française n’accepte sa candidature, lui qui est pourtant issu d’un pays francophone.
En revanche, plusieurs universités américaines retiennent son dossier.
Il choisit finalement l’Université d’Etat de Missouri, mais change complètement de discipline.
Ce ne sera pas l’administration publique mais la finance.
Pourquoi ce choix ?
“J’ai toujours été attiré par la finance. J’avais également besoin d’un métier stimulant, dans lequel il me serait possible d’être au contact des autres. C’est tout naturellement que j’ai envisagé une formation en finance.”
Mais comment se rendre aux États-Unis quand on est sans un sou et sans relations ?
Avec l’accompagnement de l’ambassade des États-Unis au Mali, il arrive à surmonter bien de difficultés. Le voilà donc à l’université de Missouri.
Mais une des conditions préalables à l’inscription proprement dite est celle la maîtrise de la langue anglaise.
Il faut donc se soumettre à une année d’apprentissage intensif de l’anglais et obtenir le certificat qui permettra de suivre les cours de Master.
Pour un francophone, ce détail est loin d’être une sinécure.
Mais la détermination de Mamady demeure inébranlable.
Après avoir alterner plusieurs petits boulots sur le campus universitaire, notamment nettoyage du centre de Basketball et cuisinier de cantine, afin d’assurer sa survie, sa détermination et son abnégation lui ont permis de décrocher à l’université d’Etat du Missouri, une bourse universitaire d’études supérieures, attribuée uniquement sur critères d’excellence (Graduate Assistanship). Ce qui lui permettra d’effectuer sa formation et d’obtenir son MBA (Master en Business Administration) avec une double spécialisation, Finance et Management International.

Une ascension professionnelle fulgurante

À la fin de sa formation, Mamady KOITA s’oriente naturellement vers le secteur de la finance, qui l’a tant fait rêver.
Il acquiert plusieurs expériences dans des établissements bancaires de taille moyenne avant d’intégrer Bank of America. Rappelons que Bank of America est la deuxième plus grande banque américaine en termes de dépôt après JPMorgan Chase et selon le magazine Forbes, la septième entreprise mondiale.
Cotée au New York Stock Exchange (NYSE) elle fait partie de l’indice Dow Jones depuis le 19 février 2008.
Gravir les échelons de ce fleuron de la finance américaine jusqu’à en devenir un des Vice-présidents en charge du crédit, est pour le moins une consécration pour Mamady KOITA.
En dehors de l’aspect purement technique qui requiert une maîtrise parfaite des outils d’analyse financière, cette fonction stratégique lui permet de tisser des liens forts avec la clientèle mais aussi le microcosme de la haute finance new-yorkaise.
Dans son bureau situé au quartier new-yorkais de Manhattan, Mamady KOITA cultive l’humilité.
Très attaché à son pays d’origine, il suit avec intérêt l’actualité du Mali et n’hésite pas à apporter son aide en cas de sollicitude. Il est également très au fait de l’évolution du secteur bancaire malien qu’il suit avec beaucoup d’intérêt.
A travers son parcours, on peut affirmer sans craindre de se tromper que pour Mamady KOITA, la frontière entre le mythe américain et la réalité a été quelque part entre la persévérance et l’obstination.

A. D

© Magazine BUSINESS AFRICA

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