FINANCE & MARCHESINTERVIEW

Entretien avec Martial KAKANOU – Directeur Général de AFRICAINE DE GESTION D’ACTIFS

Martial Kakanou est le Directeur Général de la Société de Gestion d’OPCVM « Africaine de Gestion d’Actifs », depuis janvier 2018. Il a débuté sa carrière au sein du Groupe BMCE Bank Of Africa en 2007 où il a été chargé de clientèle puis Responsable Marché des Capitaux de la SGI BOA Capital Securities (Ex-Actibourse) de 2007 à 2016. De 2016 à 2017, M. Kakanou a contribué à la création et au lancement de la SGI Africaine de Gestion et d’Intermédiation dont le siège est à Cotonou avec un Bureau de Représentation à Abidjan. De nationalité béninoise, Martial C. KAKANOU est détenteur d’un Mastère en Ingénierie d’Affaires et Management de Projets Internationaux de l’Ecole Supérieure de Commerce de Clermont-Ferrand (France). Il est également diplômé du Cycle Normal option Marketing Management de l’Institut Supérieur de Commerce et d’Administration des Entreprises de Casablanca (Maroc).

Quelles sont les activités de Africaine de Gestion d’Actifs ? En quoi consiste son offre ?

La SGO AFRICAINE DE GESTION D’ACTIFS (SGO-AGA) est une société anonyme de droit ivoirien avec un capital de quatre cent trente millions (430 000 000) de FCFA. Elle a été  créée en janvier 2018 et a obtenu auprès du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) son agrément d’exercer l’activité de gestion d’OPCVM en juin de la même année sous le numéro SG/2018-02. La SGO-AGA, a pour activités principales la Constitution et la Gestion d’Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (FCP & SICAV). Nous assurons également le Conseil et l’Assistance en Gestion de Portefeuilles de Valeurs Mobilières. Nous sommes une société de gestion d’actifs indépendante dont l’ambition est d’être un acteur majeur du marché des OPCVM en zone UEMOA dans un premier temps. Le développement de la société se poursuivra et englobera les autres pays de l’espace CEDEAO ainsi que ceux de la zone CEMAC dans un second temps. Nous proposons des produits de placement innovants qui allient recherche de performance et maîtrise de risque en fonction des horizons de placements souhaités et des performances attendues. Nous mettons également à la disposition des épargnants et investisseurs des parts de Fonds Communs de Placement ainsi que des actions de SICAV. Enfin, nous mettons en place des Fonds Commun de Placement dédiés ainsi que des Complémentaires Retraite, des Plan Épargne salariale, etc. Notre principal objectif est de faire bénéficier à nos clients en particulier des avantages qu’offrent les OPCVM.

En tant qu’acteur majeur du secteur financier ouest africain francophone, quelle est votre appréciation du marché financier de l’UEMOA ?

La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) en tant qu’institution centrale du marché financier de l’UEMOA est un instrument sans pareil dont nos Etats et notre écosystème économique peuvent être fiers. Notre place financière est l’une des mieux organisée du monde et est la première à couvrir plusieurs pays. Le mécanisme est aujourd’hui parfaitement huilé et assure une réelle protection des investisseurs et épargnants à travers les règles édictées et scrupuleusement suivies par l’ensemble des acteurs. Il est simplement dommage que nos Etats et entreprises n’en profitent pas assez du fait d’un manque d’information et réelles incitations politiques et fiscales notamment.

Quelles sont, selon vous, les contraintes qui freinent le développement d’un véritable marché boursier susceptible de tirer les économies de la zone ?

A mon avis, les facteurs qui empêchent un réel développement de notre marché financier ont essentiellement pour noms: le manque d’Information sur les opportunités qu’offrent le marché financier; la faible Implication des acteurs du marché dans sa promotion à l’endroit des institutionnels et du public; la très faible Liquidité du marché ; le manque d’attractivité à l’endroit des entreprises à travers des avantages fiscaux ; les longs délais de traitement des demandes (cession d’actions au public ou obligations privées par exemple) par l’Autorité de Régulation.

Quel est votre sentiment sur le contexte actuel, lié notamment au COVID-19, comment les pays africains pourraient-ils transformer cette crise en opportunité de développement ?

La pandémie mondiale du COVID 19 n’a pas épargné notre marché financier déjà relativement affaibli depuis plus de trois ans par des prises de bénéfices de la part de certains investisseurs institutionnels. Néanmoins, notre place boursière a bien résisté et les opérations n’ont nullement été affectées. Les différents plans de continuité d’activité ont été mis en œuvre avec succès aussi bien au niveau des acteurs centraux (CREPMF, BRVM, BCEAO, Agence UMOA-Titres, …) que des acteurs commerciaux (Sociétés de Gestion et d’Intermédiation, Sociétés de Gestion d’OPCVM, etc.). Cette crise sanitaire nous enseigne que le risque zéro n’existe pas. Nos Etats et notre système financier ont su rapidement s’adapter à la nouvelle donne. En témoignent les Bons Covid levés avec succès par les Etats de l’UEMOA.

Propos recueillis par A.C. Diallo

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