INTERVIEWLA UNE

« La Côte d’Ivoire demeure la tête de pont du marché régional de l’Assurance » Sylvie FADIKA, Directrice Générale de SMABTP-CI

Sylvie FADIKA dirige SMABTP Côte d’Ivoire. Diplômée de l’Université du Québec à Trois Rivières, elle débute sa carrière dans le secteur bancaire et les denrées alimentaires, avant de rejoindre le Groupe SUNU où elle travaillera un peu plus d’une dizaine d’années. Dans l’entretien qu’elle a accordé au Magazine BUSINESS AFRICA, Sylvie FADIKA, livre son appréciation du secteur de l’Assurance en Côte d’Ivoire et détaille les grands défis auxquels il devra faire face.

Vous dirigez aujourd’hui SMABTP Côte d’Ivoire, pouvez-vous nous présenter brièvement ses activités et la spécificité de son approche sur le marché ivoirien ?

SMABTP CÔTE D’IVOIRE a été créée en juillet 2017. Nous faisons partie du Groupe SMA fondé en 1859. SMABTP, c’est une marque historique dédiée à la commercialisation des produits d’assurances IARD, pour répondre aux besoins spécifiques des professions de la construction et de l’immobilier. Nos plus de 160 d’histoire dans l’assurance du BTP, sans interruption, nous permet de faire bénéficier à nos clients, notre retour d’expériences sans équivalent sur le marché. Cela se traduit par des conseils en terme de prévention et par une adaptation des produits aux réalités du monde de la construction.  

Vous possédez une grande expérience dans le secteur des Assurances, quelle appréciation portez-vous sur son évolution ? L’offre est-elle, selon vous, adaptée aux besoins de la clientèle ?

Une grande expérience, c’est un bien grand mot. Le secteur de l’assurance en C.I. est extrêmement dynamique et porté par 21 compagnies non vie et 10 compagnies vie au sein de la zone CIMA. Aussi, la C.I. porte le marché régional en se maintenant à la première place depuis de longues années. Pour parler chiffres, au 31 décembre 2022, l’ensemble des compagnies opérant sur le marché ivoirien, réalise en C.A. de plus de 527 milliards FCFA A titre de comparaison, au 31 décembre 2022, le marché camerounais qui se situe à la seconde place de la zone CIMA réalise un C.A. d’environ 253,1 milliards FCFA. Vous conviendrez avec moi, au regard de cela, que la C.I. demeure véritablement la tête de pont du marché régional. L’ensemble de compagnies nationales multiplient les initiatives pour présenter aux ivoiriens des produits d’assurances qui répondent à leurs attentes et même répondre aux réalités ivoiriennes telles que la couverture de frais d’obsèques avec un produit bien connus des ivoiriens. C’est dans cet esprit que SMABTP CI s’est implantée en C.I. pour justement offrir aux ivoiriens son expérience, vieille de plus de 160 ans, dans le domaine de la couverture des risques de construction. Accompagner les ivoiriens dans leurs projets immobiliers c’est aussi, rassurer les établissements bancaires dans leurs opérations. Dans une autre vie d’assureur, j’opérais dans le secteur de l’assurance-vie et je peux assurer que cette branche offre aussi des produits innovants aux ivoiriens. L’offre des produits d’assurances aux ivoiriens est donc effectivement adaptée. Il ne reste plus qu’aux ivoiriens de s’en approprier et c’est à ce niveau que le problème se pose. Même les assurances dites obligatoires, telle que la R.C. automobile est ignorée par bon nombre d’automobilistes en C.I.

Concernant l’assurance construction, pensez-vous que les acteurs du secteur sont suffisamment conscients de la nécessité de souscrire un contrat d’assurance ?

Ils le sont. C’est faire injure à leur intelligence que de penser le contraire. Il faut juste un cadre réglementaire pour encadrer le secteur. Les autorités ivoiriennes ont pris à bras le corps la problématique liée à la construction en générale en C.I. Je crois très fort à la mise en place du caractère obligatoire de la couverture des risques de construction tels que la Tous Risques Chantiers – Responsabilité Civile ou autre Assurance Décennale.

Le secteur assurantiel a été fortement impacté par la crise du Covid 19, pensez-vous qu’en Côte d’Ivoire, il a désormais retrouvé son lustre d’antan ?

Je demeure impressionnée par la résilience de l’ivoirien dans son ensemble. A l’image des autorités ivoiriennes, nous avons su traverser cet épisode malheureux en terme humain. Les assureurs ivoiriens ont, chacun à leur façon, contribué à cet effort. Certes, la pathologie COVID 19 n’était pas couverte par l’assurance santé mais je tiens à rappeler que le retrait de la couverture COVID 19 s’est fait dès lors que l’Etat de C.I. à mis en place une prise en charge des cas COVID 19 par des équipes hautement qualifiées et impliquées. Nous ne cesserons de féliciter et saluer l’action de l’Etat de C.I. lors de la crise COVID 19. A regarder les chiffres de plus près, le secteur de l’assurance n’a pas été trop impacté par la crise COVID 19. Ralenti mais pas sinistré.

Quels sont, selon vous, les grands défis auxquels le secteur assurantiel africain en général et ivoirien en particulier, doit faire face ?

Les assureurs africains en général, et les ivoiriens en particulier doivent s’atteler à rendre leurs différents produits d’assurances plus attractifs à l’image des produits offerts par les sociétés de téléphonie. Nous devons faire croitre le taux de pénétration de l’assurance au-delà des 2%, actuellement en C.I.  Il est inconcevable qu’un pays comme la C.I., avec un tel niveau de développement et de réalisations, n’obtienne pas un meilleur taux. La Côte d’Ivoire a engagé le vaste chantier de la digitalisation des produits d’assurances par l’assurance automobile. Les 4 premiers mois de la mise en application de l’assurance digitale automobile sont, toute modestie gardée, un succès. Les autres produits d’assurances à l’image de l’assurance santé sera concernée. Les défis seront surmontés les uns après les autres. Je vous rassure.

Quelles sont les ambitions de SMABTP Côte d’Ivoire pour les prochaines années ?

SMABTP a pour ambition de consolider son implantation en Côte d’Ivoire, voire au-delà. Toujours faire preuve d’adaptabilité par rapport aux attentes du marché et de flexibilité quant aux offres. Les chantiers initiés par l’Etat de C.I. et les acteurs de la construction sont si variés que notre présence en C.I. doit s’accompagner d’offres adaptées et innovantes. S’adapter n’est plus seulement une nécessité. C’est un état d’esprit à adopter si l’on veut ancrer son entreprise dans le temps.

Propos recueillis par A.C. DIALLO – © Magazine BUSINESS AFRICA

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page