L’ancien ministre de l’Économie, du plan et de la coopération du Sénégal n’aura donc pas chômé longtemps. Le président de la BAD, le nigérian Akinwumi ADESINA, vient de le nommer envoyé spécial et Ambassadeur mondial pour l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique (AGIA).
S’il est vrai que cette nomination paraît surprenante pour nombreux observateurs, cet expert de la finance structurée, qui a roulé sa bosse à New York, Londres, Dubaï et Lagos, possède pourtant le profil idéal pour le poste. D’abord compte tenu de sa riche expérience en matière de mobilisation de ressources, de partenariats public-privé (PPP), d’énergie durable, de financement des infrastructures et de banque d’investissement, sans compter ses états de service dans la gestion de fonds souverains et dans le développement de solutions énergétiques intégrées. Ce n’est pas tout, son long passage dans le gouvernement du Président sénégalais Macky SALL lui a permis de tisser des relations étroites aussi bien avec les décideurs politiques africains qu’avec les partenaires au développement et les investisseurs institutionnels.
La BAD, une maison qu’il connait bien
A la BAD, Amadou HOTT revient dans une maison qu’il connaît bien puisqu’il a été vice-président de l’institution financière en charge notamment de l’Électricité, de l’énergie, de la croissance verte et du changement climatique. Une fonction hautement stratégique qu’il a au demeurant accompli avec brio, permettant à la BAD d’allouer 100 % de ses investissements dans la production d’électricité aux énergies renouvelables. C’était en 2007. Rappelons que c’est sous le magistère d’Amadou HOTT que le Sénégal a mis en œuvre des réformes économiques importantes comme le Plan de résilience économique et sociale et l’adoption de textes relatifs à la réforme des partenariats public-privé. En 2012, le Forum économique mondial l’avait désigné comme « jeune leader mondial ».
D’importants défis à relever
Dans ses nouvelles fonctions, Amadou HOTT n’aura pas la tâche facile, tant les défis qui l’attendent sont nombreux. Il aura pour mission d’engager la transition énergétique du continent africain vers des émissions Net Zéro. Pour cela, il faut de l’argent, beaucoup d’argent… !! Des investissements importants dans les infrastructures vertes sont attendues avec pour but de permettre au continent d’atteindre les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. La création, le 09 novembre 2022 de l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique (AGIA) par la BAD, l’Union africaine et Africa50 et d’autres partenaires, est une réponse à cet objectif. L’AGIA dont Amadou HOTT est l’Ambassadeur mondial devra contribuer à accélérer la transition de l’Afrique vers le Net Zéro en mobilisant, à grande échelle et à un rythme accru, les investissements nécessaires pour combler le déficit d’infrastructures en vue d’une trajectoire de développement du continent à faible émission de carbone et résiliente au climat. Selon la BAD, l’Alliance devra lever jusqu’à 500 millions de dollars pour financer les premières étapes de l’élaboration de projets d’infrastructures plus écologiques. Ces projets devraient générer jusqu’à 10 milliards de dollars d’opportunités d’investissement, dans le cadre d’investissements conjoints, de cofinancements, de mécanismes d’atténuation des risques et de financements mixtes.
D. F. Sangaré
© Magazine BUSINESS AFRICA