ENTREPRISE

Sarah BOISSY, Fondatrice et Directrice Générale de KIJANILAND : « Nous militons pour une agriculture respectueuse de l’environnement »

Pourquoi avez-vous créé KijaniLand et quelles sont ses principales activités ?

J’ai créé KijaniLand, pour avancer vers un objectif que je me suis fixé, qui est de légitimer une cause en laquelle je crois, celle de rendre saine et pérenne l’agriculture dans nos pays d’Afrique.
Je reste convaincu, que la vision d’un nouveau concept, basé sur des pratiques agricoles raisonnées, contribuera à assainir nos sols, à augmenter nos rendements agricoles, à aller vers l’autosuffisance sur certaines de nos cultures, et enfin à améliorer le mode de vie et la longévité de nos populations.
Dans un second temps, c’est aussi, pour accompagner la dynamique de la transition agro écologique dans laquelle s’est inscrit le Gouvernement du Sénégal, à l’instar d’autres pays d’Afrique et du monde.
Chez KijaniLand, nous produisons localement des amendements organiques, nous les vulgarisons et les commercialisons, en sus d’une gamme de solutions agricoles biologiques et raisonnées qui comprends, des engrais organiques liquides et solides, du terreau, des biostimulants, des engrais minéraux, des correcteurs de carences etc….
Nous développons des cycles de formations sur différents thèmes : apprentissage aux nouvelles techniques agricoles allant avec les engrais de nouvelles générations, au recyclage des déchets ménagers et animaux, ainsi qu’aux techniques de cultures hydroponiques et de micro jardinage…Nous développons des programmes maraichers en vitrine de production.

Être une femme dans ce secteur plutôt dominé par les hommes est-il un plutôt un atout ou un défi ?

Alors je dirai les deux…
Un atout, parce que le pragmatisme et l’efficacité qui caractérisent la Femme en général, nous facilitent l’accès aux instruments de développement de projets que nous entreprenons, de par cette confiance qui nous est portée.
Et de fait, cela devient un défi, car nous nous devons d’être à la hauteur des toutes ces attentes !

Vous militez pour une agriculture respectueuse de l’environnement, utilisant le moins d’intrants chimiques. N’est-ce pas un vœu pieux quand on sait que le paysan africain est plutôt soucieux d’augmenter sa production agricole ?

La pratique, les essais et les résultats obtenus jusque là, prouvent que mettre à profit le culte de l’agriculture respectueuse de l’environnement, au-delà d’assainir et de rendre pérenne nos sols, augmente de manière considérable les rendements agricoles. Nous pouvons confirmer qu’en terme de qualité et de rendement, le paysan africain peut être confiant.

Existe-t-il au Sénégal une prise de conscience pour l’usage d’intrants biologiques ? Y a-t-il des dispositifs de soutien à la promotion d’initiatives entrepreneuriales allant dans ce sens ?

La prise de conscience est réelle au Sénégal et de manière plus accrue, depuis ces trois dernières années. Les acteurs du monde agricole prennent de plus en plus conscience, qu’il est devenu primordial pour eux, de revaloriser leurs terres agricoles, s’ils veulent arriver à la souveraineté alimentaire qui devient une nécessité fondamentale, depuis la crise sanitaire que nous avons vécue.
Il existe des dispositifs pour accéder à ce genre d’initiatives, portés par des bailleurs de fonds privés ou par des institutions financières.
Il faut savoir aller les chercher avec des projets structurés et viables

Comment arrivez-vous à allier possibilité d’augmentation du rendement agricole, rentabilité et respect de l’environnement ?

On les allie dans un premier temps, en mettant à profit des gammes de produits de qualité, testées et certifiées, ensuite en mettant en exergue, tous les atouts qui contribuent à lutter contre la dégradation de notre écosystème.

Avez-vous noué des partenariats, si oui lesquels ?

Nous avons noué des partenariats avec des organisations paysannes locales selon les différentes spéculations agricoles que nous avons (maraichage, grandes cultures, horticulture et autres……..), qui permettent de valoriser et de vulgariser nos gammes de produits
Et sur un autre registre, avec un bailleur privé, sur un accompagnement sous forme de subventions en co-investissement, pour l’aménagement de notre première plateforme de production d’amendement organique.

Comment vous projetez-vous dans les dix prochaines années ? Envisagez-vous d’ouvrir des filiales dans d’autres pays africains ou d’étendre vos activités à d’autres secteurs ?

Nous nous projetons dans les dix prochaines années, en révolutionnaire et en accompagnateur de la cause de l’agriculture saine et raisonnée.
Notre ambition est d’être présent à court terme, dans certains pays de la sous-région, en Afrique de l’ouest, sous le modèle de la stratégie de développement de notre première filiale du Sénégal.
Et j’invite les agriculteurs, bailleurs de fonds, ONG et pouvoirs publics à nous accompagner, et à nous rejoindre, car ce défi est à relever, TOUS ensemble, pour que nos générations futures héritent de terres exploitables !

Propos recueillis par A.C DIALLO – © Magazine BUSINESS AFRICA

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